jeudi 12 juin 2014

British Open Gemona - Manches 3 et 4

04 et 05 juin 2014

Chapitre 2 : La plaine c'est l'enfer 

Manches 3 et 4 : deux manches de pure plaine, la première de 65km lancée tôt, la seconde de 42km lancée tard, des conditions météo différentes et une majorité de pilotes au goal à chaque fois. Je boucle la première dans les derniers à plus d’ 1h30 des leaders, je pose au bout de 30km dans la seconde. Pour moi le dénominateur commun des deux manches c’est la galère, voir l’enfer par moments. J’ai découvert la plaine en conservant mes réflexes de montagneux et je l’ai payé cher. Autant dire qu’après ces deux dernières manches je me retrouve au fond du classement général et que le moindre hectare de plat me donne maintenant des crises d’angoisses (bon ok là j’exagère).

Cela dit on progresse en faisant des erreurs non ? En attendant de progresser je me base sur ma petite expérience et sur les dires de mes amis compétiteurs pour rédiger les 4 commandements tactiques qui m’ont manqués dans ces manches de plaine.

Règle n° 1 : A 500 mètres derrière le groupe, tu ne fais pas partie du groupe. A 100 mètres sous le groupe, tu ne fais pas partie du groupe non plus. 
Probablement le réflexe alpin qui m’a le plus affecté pour ces 2 manches. Dans ma montagne les cycles sont longs et réguliers. Tu peux arriver 3 minutes et 200 mètres sous une grappe qui monte, il y a de fortes chances de toucher la même colonne ascendante. Ici, dans la plaine de Gemona, c’est le contraire. Arriver 15 secondes derrière une voile qui monte et la probabilité de se retrouver hors cycle est importante. Pas de colonne, uniquement des bulles. Avec un léger retard sur le groupe il vaut mieux le lâcher et partir sur sa propre option, quitte à former un nouveau groupe avec les retardataires.

Règle n° 2 : Le bas c’est le mal. 
Ce qui n’est pas forcément vrai en montagne. La plaine ici étant léchée par la brise, en bas tout est faible et désorganisé. Remonter après un point bas à 200m / sol peut prendre une éternité. Si en plus la branche est face à la brise le temps perdu est considérable. Un point bas dans la plaine de Gemona signifie souvent la fin de la course.

Règle n° 3 : Si tu veux aller vite, soit patient 
Cela m’est arrivé plusieurs fois lors de la seconde manche. Vouloir à tout prix suivre le groupe en négligeant un plein peut s’avérer être une option catastrophique. D’abord parce que d’après la règle 1, si tu es plus bas que le groupe tu ne fais plus partie du groupe. Ensuite parce que d’après la règle 2, le bas c’est le mal. Fais un plein au nuage et tu auras une masse d’air plus facilement exploitable, balisée, avec des lignes porteuses. Etre légèrement au-dessus d’un groupe assure de toucher les mêmes cycles que ce dernier. Conclusion, prendre 10 minutes pour faire le nuage peux te faire gagner une heure sur le parcours. Donc patience.

Règle n° 4 : Rien ne sert de partir à point, il faut courir. 
Ce n’est pas exclusif à la plaine, plutôt à la compétition en règle générale. On t’a expliqué que l’essentiel était de boucler ? Oublie. L’essentiel c’est de boucler vite. En termes de points, la différence entre le pilote qui boucle avec 1h de retard et le pilote qui ne boucle pas est faible. Bétonner la rentrée au goal alors que tu es déjà en retard est automatiquement perdant. Avec un gros retard sur les premiers la seule option payante est de prendre des risques pour remonter.

Heureusement, demain on joue dans la montagne !





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